La carte de presse est un outil de travail. Elle permet d’attester de sa qualité de journaliste professionnel et d’avoir ainsi accès à des sources d’information. Dès son origine, elle a aussi une vocation sociale : le journaliste professionnel est un salarié particulier, la carte de presse est l’attribut de ce statut.

Un outil de travail

Ce n’est pas un hasard si la carte de presse s’appelle de son nom complet la « carte d’identité des journalistes professionnels ». Sa première utilité est en effet de certifier de sa profession auprès de ses interlocuteurs.

A ce titre, la carte de presse facilite l’accréditation pour l’accès aux lieux et aux événements où cette formalité est nécessaire : conférences de presse de ministère, visite de site sensible, événement sportif…

Sur le terrain, elle doit également permettre aux journalistes de circuler librement lors de manifestations publiques quel que soit le dispositif mis en place par les forces de l’ordre.

Face à tout interlocuteur, elle atteste de cette qualité de journaliste professionnel. Là aussi, elle peut être un outil déterminant puisque la loi sur la liberté de la presse protège les sources des journalistes.

©Patrick Batard/ABACA

 

©CCIJP

L’attribut d’un statut social

La carte de presse est un outil social. Elle est l’un des attributs du statut de journaliste professionnel. Ce statut est inscrit dans le Code du travail depuis 1935, le recueil des lois et règlements qui régit les relations entre salariés et employeurs.

Que le journaliste professionnel soit en poste dans une entreprise ou payé « à la pige » par différents médias, la loi le reconnaît comme salarié. Il cotise et accède donc aux protections sociales : maladie, chômage et vieillesse.

La loi attribue en plus des protections particulières au journaliste professionnel : la clause de conscience, la clause de cession et l’accès à une commission arbitrale (pour les journalistes licenciés ayant plus de quinze ans d’ancienneté dans la même entreprise). Enfin la profession est encadrée par une convention collective spécifique, qui attribue notamment une prime d’ancienneté minimale liée au nombre d’années de détention de la carte de presse.

On peut exercer sans carte, mais elle est un outil de reconnaissance aussi vis à vis des employeurs et de l’Administration.

Une carte nationale

La carte de presse est barrée du drapeau tricolore. C’est la seule carte officielle en France pour les journalistes travaillant pour des médias français ou des médias appliquant le droit du travail français.

A l’étranger, la carte de presse délivrée par la CCIJP est dans les faits souvent reconnue. La présenter permet de prouver sa qualité dans des zones où passer pour autre chose qu’un journaliste peut s’avérer dangereux.

En France, les correspondants de médias étrangers peuvent bénéficier, sous conditions, d’une carte de presse étrangère. Celle-ci est délivrée par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Les limites de la carte

La carte de presse n’est cependant pas un sésame sans limites. La propriété privée, par exemple, est un droit qu’elle n’outrepasse pas. Elle n’est ainsi pas suffisante pour accéder à des lieux ou événements privés, sans l’autorisation du propriétaire ou de l’organisateur.

Elle n’a pas non plus de lien avec la déontologie puisque ce critère ne fait pas partie des éléments que pose la loi pour l’obtention de la carte de presse. La CCIJP est une commission professionnelle et paritaire mais pas un ordre des journalistes. La loi en revanche (Article L7111-5-2) prévoit que les entreprises de presse aient une charte déontologique et que celle-ci soit remise à tous leurs journalistes professionnels.