On peut devenir journaliste après avoir fait une école (reconnue ou non) et obtenu un diplôme, aussi bien dans le cadre d’une formation classique que via une formation en alternance. Mais la détention d’un diplôme n’est pas obligatoire : on peut aussi devenir journaliste en démarrant « sur le tas » ou en valorisant dans une rédaction la spécialité professionnelle que l’on exerçait auparavant (juriste, médecin, chercheur, sportif, etc.).

Les diplômes et cursus reconnus

Encore minoritaire au début des années 2010, le fait d’être passé par une école (reconnue ou non) et d’avoir obtenu un diplôme constitue désormais la principale voie d’accès à la profession de journaliste (en 2021, 60 % des premières demandes de carte de presse émanaient de journalistes issus d’une école). On recense aujourd’hui près d’une centaine de cursus de formation au journalisme en France mais 14, seulement, sont reconnus par la profession (voir ci-dessous). Certains dépendent de l’université, d’autres d’écoles privées. Sortir de l’un de ces cursus reconnus renforce les chances d’insertion dans une rédaction. Sur les dix dernières années (2011-2021), entre un quart et un tiers des personnes démarrant une activité de journaliste – et demandant à ce titre une carte de presse – avaient en poche un diplôme délivré par l’un des 14 cursus reconnus.

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Reconversion et formation continue

Même si une majorité des entrants dans la profession sont issus aujourd’hui d’une école de journalisme, il est possible de démarrer dans le métier sans avoir de diplôme ou en ayant un diplôme sans lien avec le journalisme. Pour les personnes dans cette situation, la formation sur le tas était autrefois une pratique courante dans les entreprises de presse. Elle existe encore, mais c’est surtout via les organismes de formation continue que les non diplômés acquièrent aujourd’hui les compétences requises pour exercer le métier de journaliste. Certains de ces organismes sont rattachés aux cursus de formation initiale (ils en constituent la branche « formation continue »). D’autres sont indépendants. Ils accueillent aussi bien des nouveaux venus dans la profession que des journalistes ayant déjà plusieurs années de pratique professionnelle et souhaitant améliorer leurs compétences techniques ou changer de forme de presse.

Une reconversion dans le journalisme possible à tout âge

Beaucoup de journalistes ont eu une autre vie pendant plusieurs années avant de rejoindre ce métier. C’est particulièrement vrai dans la presse professionnelle : de nombreux journalistes écrivant dans les revues juridiques sont d’anciens avocats ou juristes d’entreprises ; la presse médicale emploie de nombreux médecins dont le journalisme est devenu l’occupation principale ; dans les médias audiovisuels, on voit fréquemment d’anciens sportifs commenter des compétitions. Pour faciliter leur insertion, ces personnes se tournent souvent vers les dispositifs de reconversion proposés par les organismes de formation continue. L’arrivée en cours de carrière dans le journalisme s’observe aussi dans la presse quotidienne régionale : certains correspondants locaux de presse (qui n’ont pas le statut de journaliste) finissent par intégrer une rédaction dans un emploi à plein temps et peuvent ainsi se voir décerner une carte de journaliste professionnel.

De plus, un certain nombre de journalistes tels que les rédacteurs graphistes, secrétaires de rédaction, JRI… proviennent d’autres univers : la création graphique, le monde de l’édition ou de l’audiovisuel.

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Le rôle de l’Afdas pour faciliter la formation continue des journalistes

En matière d’accès à la formation continue, il existe un accompagnement spécifique pour les journalistes. Accompagnement proposé par l’Afdas, l’opérateur de compétences qui couvre entre autres le secteur des médias. Pour les journalistes travaillant dans une rédaction (journalistes mensualisés), l’accompagnement s’exerce à la demande de l’employeur dans le cadre de son projet d’évolution des compétences de ses salariés. Pour les pigistes, l’accompagnement de l’Afdas fait suite à une demande individuelle : un conseiller intervient auprès du pigiste pour l’aider à construire son projet, à faciliter sa mise en œuvre et à boucler son financement. Il existe une prestation complémentaire à cet accompagnement : « l’appui conseil carrière » qui permet au pigiste de bénéficier d’un regard extérieur pour effectuer un bilan de sa situation professionnelle et aborder une évolution. L’ensemble est financé à 100 % par des fonds conventionnels gérés par les partenaires sociaux. Précision importante : pour bénéficier des services de l’Afdas, le journaliste pigiste doit être titulaire de la carte de presse et justifier d’au moins un bulletin de salaire dans les 12 mois précédant sa demande.

Les diplômes et les cursus reconnus

C’est la Commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes (CPNEJ) qui établit la liste des cursus de formation initiale reconnus par la profession. Soumise à réexamen tous les quatre ans, cette reconnaissance résulte d’une analyse approfondie des programmes d’enseignement et du mode de fonctionnement des établissements. Sont ainsi passés au crible : le contenu de la formation aux techniques professionnelles, le respect de l’obligation de former à tous les types de médias, l’enseignement de la déontologie, la connaissance des entreprises de presse et de leur environnement économique, l’ancienneté du cursus, la présence au sein de l’établissement d’un conseil pédagogique paritaire, la diversité du recrutement des élèves, la qualité du corps enseignant, l’existence de moyens techniques et pédagogiques adaptés au niveau d’exigence du métier de journaliste, l’organisation de stages obligatoires en entreprise et le niveau d’insertion des diplômés.

Des droits spécifiques pour les diplômés

Outre le fait de bénéficier d’une meilleure chance d’insertion professionnelle, le jeune journaliste diplômé d’un cursus reconnu par la CPNEJ accède plus vite au statut de journaliste titulaire. La durée de son stage au titre de la carte de presse est en effet réduite de moitié : une année au lieu de deux. Cela lui permet d’acquérir plus rapidement ses droits à ancienneté professionnelle (articles 23 et 24 de la convention collective nationale de travail des journalistes).

Le diplôme du Centre de formation des journalistes de Paris (CFJ) est reconnu depuis 1947.

Le diplôme de l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ) niveau 2 est reconnu depuis 1956. En 2017, le cursus de formation menant par apprentissage au diplôme de Master 2 de journaliste a également été reconnu.

Le master professionnel de journalisme du Centre universitaire d’enseignement du journalisme de Strasbourg (CUEJ) est reconnu depuis 1968.

Le master professionnel de journalisme de l’Institut de journalisme de Bordeaux Aquitaine (IJBA) est reconnu depuis 1968. En 2017, le cursus de formation par apprentissage au diplôme de master a également été reconnu.

Le DUT mention information communication option journalisme et licence professionnelles de journalisme de l’École publique de journalisme de tours (EPJT) est reconnu depuis 1972.

 

Le master en information et communication, spécialité journalisme du Celsa est reconnu depuis 1981 pour son cursus classique de deux ans et pour son cursus en apprentissage depuis 2011.

 

 

 

Le master professionnel information et communication, spécialité journalisme de l’École de journalisme et de communication d’Aix-Marseille (EJCAM) est reconnu depuis 1984 ainsi que le master « Droit, économie, gestion à finalité professionnelle, mention Information Communication – spécialité journalisme depuis » 2017.

 

 

 

 

Les diplôme de journalisme grade de master et grade de master en apprentissage de l’Institut pratique du journalisme de l’Université Paris-Dauphine sont reconnus depuis 2005.

 

Le diplôme Journaliste plurimédia de l’École de journalisme de Toulouse (EJT) est reconnu depuis 2000.

Le DUT mention information communication option journalisme de l’IUT de Lannion (Université de Rennes 1) est reconnu depuis 2004.

 

Le master information et communication spécialité journalisme de l’École de journalisme de Grenoble Échirolles (EJDG) est reconnu depuis 2005 et le double diplôme « Master journalisme de l’université Grenoble Alpes » ainsi que le diplôme de l’IEP de Grenoble (parcours journalisme) sont tous deux reconnus depuis 2017.

Le master en journalisme de l’Institut français de presse (Université Panthéon Assas Paris II) est reconnu depuis 2006.

Le cursus « Diplôme de l’Institut d’Études politiques de Paris, mention journalisme, conférant le grade universitaire de Master » de l’École de journalisme de Science-Po est reconnu depuis 2011 ainsi que de « diplôme de master journalisme et affaires internationales de l’École de journalisme de Science-Po » depuis 2015.

 

 

Le DUT mention information communication, option journalisme de l’École de journalisme de Cannes (EJC – IUT Nice Côte d’Azur) est reconnu depuis 2015.