Pendant plus de vingt ans, Jeanne (*) a été correspondante au Brésil pour des médias français, partie s’installer dans le pays dès ses premières années d’exercice, pleine d’enthousiasme. À cette époque, les demandes de carte de presse se faisaient encore sur dossier papier. Les plus de 9 000 kilomètres de distance entre Paris et São Paulo devenaient soudainement très concrets…
« Quand on est correspondant à l’autre bout du monde, que les fiches de paie arrivent par courrier à Paris, et qu’il faut faire son dossier pour la carte de presse chaque année, autant dire que c’était décourageant. J’avais pourtant la carte de presse de l’association des journalistes locaux, des correspondants, du ministère des Affaires étrangères… Alors à quoi bon une carte de plus dans le portefeuille ? D’autant qu’elle arrivera aussi par la Poste… »
Mais la mère de Jeanne ne l’entendait pas de cette oreille. « Tu as le droit à ta carte de presse, donc tu la demandes et tu verras, un jour, tu me remercieras », insiste-t-elle alors auprès de sa fille. Laquelle tient aujourd’hui à lui rendre hommage pour avoir « bénévolement reçu, scanné et organisé au fil du temps douze années de fiches de paie. Grâce à elle, la demande, épaisse et fastidieuse, partait chaque année. » Plus de vingt ans d’ancienneté qui n’ont pas disparu grâce à l’insistance d’une maman prévoyante…
« On en rit encore, car oui, aujourd’hui, je lui dis merci. Comme aux équipes de la CCIJP qui ont mis en place les demandes en ligne ! Ma mère a continué à recevoir, scanner, organiser les fiches de paie, sauf que la suite était faite en trois clics et sans timbre-poste… »
(*) Le prénom a été changé.