La commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) a découvert fortuitement le document diffusé récemment auprès des forces de l’ordre intitulé « Schéma national des violences urbaines » (SNVU).
Très préoccupée par le « point d’attention » du document qui énonce que « la prise en compte du statut des journalistes, telle que consacrée par le schéma national du maintien de l’ordre, ne trouve pas à s’appliquer dans un contexte de violences urbaines », la CCIJP a écrit au ministre de l’Intérieur pour en demander instamment la suppression.
Il est indispensable que ce schéma complémentaire s’inscrive lui aussi dans le respect de la loi de 1881 sur la liberté d’expression, de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne comme de la déclaration universelle des Droits de l’Homme, qui rappellent toutes le droit à l’information.
Quel que soit le cadre des événements, les principes fondamentaux énoncés dans le SNMO ne peuvent souffrir d’exception. L’article 2.2 de celui-ci rappelle que « la présence des journalistes lors des manifestations revêt une importance primordiale. Elle permet de rendre compte des opinions et revendications des manifestants et de la manière dont elles sont exprimées, ainsi que de l’intervention des autorités publiques et des forces de l’ordre. Il est donc impératif de protéger le droit d’informer, pilier, comme le respect de l’ordre public, de notre démocratie. À cet égard, la sécurité physique des journalistes doit être garantie ». Et encore, en son article 2.2.3.2 : « Aux fins de couvrir le mieux possible la manifestation, les journalistes peuvent, à la différence des autres personnes présentes, circuler librement au sein des dispositifs de sécurité mis en place. »
Alors que les « contenus » non vérifiés voire générés par une intelligence artificielle ne cessent de se développer, notamment sur les réseaux sociaux, il est indispensable que la liberté d’exercer leur métier et la sécurité des journalistes professionnels soient garanties.
La CCIJP, instance paritaire et professionnelle, a été créée par la Loi pour délivrer la carte d’identité de journaliste professionnel. Depuis 90 ans, cette carte, au nom de la République Française dont elle porte les couleurs, est l’outil de travail des journalistes professionnels en France. Elle atteste de leur qualité, les identifie de façon claire, et doit donc leur assurer le libre exercice de leur profession quel que soit le contexte.
Paris, le 8 septembre 2025