Dans les archives : Claire Bretécher, un long chemin dans le dessin de presse et d’édition

09 octobre 2021

Actualités

Sur la photo de sa première demande de carte de presse, ce qui frappe en  premier lieu, c’est son visage d’actrice de cinéma, et une profondeur qui émane du noir et blanc.

Mais Claire Bretécher est bien dessinatrice, et l’a toujours été.

Première demande en 1966

Née en 1940 à Nantes, Claire Bretécher  y  fait les Beaux-Arts et obtient un certificat d’histoire de l’art et un certificat de dessin. Elle enseigne, très peu de temps, en lycée, tout en proposant ses premiers dessins à des revues  comme Guides de France et Scouts de France.

Claire Bretécher fait sa première demande de carte de presse en 1966.

Cette année-là, la jeune femme travaille à la pige pour les revues Rallye Jeunesse et Record, et commence à collaborer avec les éditions Dargaud qui publient les revues Tintin et Pilote. Selon les tintinophiles, elle fut d’ailleurs la seule femme à participer successivement aux mythiques Tintin, Pilote et Spirou.

Mais à l’époque, sa plume satirique n’a pas encore trempé dans l’encre de l’actualité, et la CCIJP lui oppose un refus avec ces mots : « Le travail que vous effectuez ne peut être assimilé à celui de reporter-dessinateur, qualification prévue par la loi. »

Ses planches d’alors sont effectivement plus proches de la BD de fiction que de l’illustration journalistique.

Celle qui deviendra célèbre pour ses personnages de Cellulite et d’Agrippine attend quatre ans pour redéposer un dossier de carte de presse. Mais sa demande est à nouveau retoquée toujours « en raison du manque de pages d’actualité ».

@ CCIJP

Première carte en 1976

Ce n’est qu’en 1976, avec sa collaboration avec Le Nouvel Observateur, que sa carte de presse lui est attribuée, cette fois-ci sans difficulté. Sous le numéro 23652.

C’est le début des Frustrés, dont les planches paraîtront semaine après semaine, rencontrant très vite une audience folle, preuve de leur totale adéquation à l’époque.

Devenue auteure à succès (Agrippine dépassera les 100000 exemplaires vendus à la fin des années 1980), Claire Bretécher renoncera quelques années plus tard à demander sa carte de presse.

Elle décède le 10 février 2020.