Quel regard portez-vous sur la carte d’identité de journaliste professionnel ?
Samuel Petit : en tant que rédacteur en chef, je considère que la carte de presse est l’élément essentiel de notre statut. Aujourd’hui, on voit bien que l’exercice du métier d’informer est quelque chose qui pourrait devenir un peu aléatoire. Beaucoup de gens revendiquent le fait qu’ils seraient des professionnels de l’information : des influenceurs, des personnes qui travaillent pour des médias non reconnus ou qui travaillent sous des statuts qui ne sont pas ceux des entreprises de presse… La carte de presse est l’élément qui montre que oui, on travaille selon des règles professionnelles, pour un média qui respecte ces règles professionnelles et qui respecte aussi les statuts. La période est suffisamment instable, avec une forme de relativisme général autour de ce qu’est une information, pour protéger cette carte de presse . Au-delà de la carte, il s’agit de protéger l’équilibre entre le statut du journaliste, le statut de l’entreprise de presse de la loi de 1881, les obligations, droits et devoirs des uns et des autres. Cet équilibre, bien des pays nous l’envie.
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