Dans les archives : François Truffaut, carte de presse 14470

04 avril 2018

Actualités

Avant de devenir l’une des figures majeures de la Nouvelle Vague avec des films comme Jules et JimLe dernier métro ou La nuit américaine, François Truffaut a d’abord été critique et titulaire de la carte de presse.

Dans les archives de la Commission se trouve encore le dossier de François Truffaut et sa première carte de presse, n° 14 470.

Le jeune homme obtient sa première carte en 1954. Il est alors âgé de 22 ans et prend le pseudonyme de Francois de Montferrand (le nom de sa mère). Cette année-là, comme depuis la fin de la guerre, les demandeurs doivent encore remplir un questionnaire sur leurs activités pendant l’Occupation.
Son dossier contient une lettre manuscrite où il explique qu’il était encore lycéen en juin 1940, qu’il n’a pas de diplôme et qu’il n’a eu aucune activité dans la Résistance.

Son CV tient en une phrase : il raconte qu’il a, depuis l’âge de 16 ans, tenu successivement les emplois de garçon de course, d’ouvrier soudeur, ou encore d’employé aux films « Je vois tout  ».

©CCIJP

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Critique aux Cahiers du cinéma et à Arts

 

Durant cinq ans, de 1954 à 1959, François Truffaut va se voir attribuer sa carte de presse, essentiellement pour deux supports : Les Cahiers du cinéma, journal fondé en 1953 par André Bazin, où il est rémunéré 25 francs la ligne, et le journal Arts. C’est avec ce dernier titre que sa collaboration sera la plus régulière, puisqu’il y est engagé comme critique hebdomadaire. Ses articles sont remarqués, et il devient un journaliste redouté par de nombreux réalisateurs, scénaristes et producteurs. François Truffaut, qui reprend son véritable nom en 1957, attaque violemment le monde du cinéma de l’époque, d’avant la Nouvelle Vague. Ayant couvert une première fois le festival de Cannes, il raconte lui-même que la seconde année, les organisateurs du festival interviennent auprès du directeur de son journal pour qu’il envoie un autre journaliste. Le directeur refuse et Truffaut couvrira les projections de la Croisette. Aux Cahiers du cinéma, il côtoie Eric Rohmer, Jacques Rivette ou Jean-Luc Godard puis abandonne progressivement son activité de critique.

Sa dernière carte de presse lui est délivrée en 1959, année où son premier long métrage, Les 400 coups, est présenté –ironie de l’histoire- au festival de Cannes.