Plus de 70 nouveaux supports reconnus en 2025 : « La CCIJP a toujours été précurseure »

21 novembre 2025

Statistiques

Chaque année, la Commission accorde des cartes de presse à des journalistes employés par de nouveaux supports. En 2025, les médias en ligne, dont des chaînes YouTube et des comptes Instagram, sont les plus nombreux parmi ces nouveaux venus.

Entre octobre 2024 et octobre 2025, la CCIJP a attribué 71 cartes de presse à des journalistes travaillant dans de « nouveaux supports ». Ce terme recouvre des médias aussi bien que des émissions de télé ou de radio récemment créés, mais également des médias plus anciens, pour lesquels aucune carte professionnelle n’avait jamais été demandée auparavant. Collant à l’ère du temps, le palmarès de la CCIJP a placé en tête les sites Internet (27), Internet et journal papier (6), puis la presse écrite qui, avec la presse magazine et la presse spécialisée, rassemble 20 cartes de presse accordées.

Les sociétés de production tirent aussi leur épingle du jeu avec 11 cartes octroyées sur la période. Des accords ont été donnés à la marge, aux agences de presse (2), radio (2) et télévision (1). « Le travail de la CCIJP ne fait que refléter l’économie actuelle de la profession », constate Bénédicte Wautelet, présidente de la CCIJP.

Toutefois, ces décisions sont très encadrées. « Les demandes concernant des nouveaux supports passent systématiquement en commission plénière. Nous vérifions les mentions légales, s’il y a un directeur de la publication, les statuts de la société éditrice du support mentionnant la mission d’information. Mais aussi si les articles sont signés et renouvelés régulièrement », détaille la présidente.

La chasse aux contenus promotionnels et publicitaires

 

En 2025, la CCIJP a prononcé 23 refus, soit 24 % des demandes pour des nouveaux supports. Ils concernent principalement des sites Internet (12) et newsletter (1), des sociétés de production (5), des titres de presse (3). Mais aussi une radio et une plateforme de streaming.

Les refus sont souvent liés à une activité en dehors du champ de l’information. Les entreprises faisant de la promotion, conseil, formation, publicité, communication événementielle, référencement… sont totalement incompatibles avec la profession de journaliste. En clair : « Tout ce qui atteint à l’indépendance de l’information est rédhibitoire. Un influenceur travaillant pour un site financé par une marque, une mairie, un laboratoire pharmaceutique ou encore un club sportif se verra refuser sa carte de presse », expose Bénédicte Wautelet.

Parfois, le support convient mais la nature des tâches du demandeur ne relève pas du métier de journaliste. Par exemple s’il fait de l’auto-promotion sur le compte Instagram d’une grande chaîne reconnue.

On le voit, le support n’est pas le sujet. Un journaliste travaillant sur une chaîne YouTube ou un compte Instagram peut parfaitement être éligible à la carte de presse. La CCIJP qui a été précurseure à la fin des années 1990, en accordant des cartes aux pure players, fait aujourd’hui la part belle aux nouveaux supports. Mais, elle les passe au tamis de ses critères.