Tout commence en Espagne
Le chemin qui a conduit la chercheuse Anne Mathieu dans les archives de la CCIJP passe par l’Espagne: « Lors de ma première année de délégation CNRS, je devais établir des notices biographiques dans le Maitron, dictionnaire des mouvements ouvrier et du mouvement social français. Des notices sur des journalistes, ou que je subodorais être journalistes, étudiés pour mon livre Nous n’oublierons pas les poings levés – Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la guerre d’Espagne. »
Anne Mathieu constate alors qu’on « n’a jamais parlé des journalistes lors de la guerre d’Espagne, mais des écrivains. Or de nombreuses questions se posent : Qui étaient ces gens qui, soit allaient en Espagne, soit restaient à Paris, qui étaient-ils, que faisaient-ils ? (…) Ce sont les journalistes qui ont écrit l’histoire mais on n’a retenu que les écrivains. »
La chercheuse a accumulé les notices sur des journalistes : « Pour le livre, on était aux environs de 200 figures que j’avais référencées et analysées. Je me disais que je devais aller à la CCIJP parce que je me demandais quel était leur statut et j’avais jeté des hypothèses dans mon livre. Journaliste ou pas ? La guerre d’Espagne arrive juste après le statut de 1935 et la naissance de la carte de presse. »