Dans les archives : Louise Weiss, féministe et Européenne d’avant-garde, carte de presse 10593

04 mars 2019

Actualités

On connaît Louise Weiss pour son combat précurseur à la fois pour le droit des femmes et pour la construction européenne dans l’Europe de l’entre-deux guerres, mais on sait moins qu’elle fut journaliste, carte de presse n°10593.

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Née le 25 janvier 1893 à Arras, Louise Weiss est une femme du 19ème siècle. Pourtant, durant toute sa vie, elle incarnera une extrême modernité, notamment par son combat féministe et européen qui traversera le 20ème siècle, jusqu’à sa mort en 1983.

Agrégée de lettres à 21 ans, diplômée de l’université d’Oxford, Louise Weiss prend la plume dès 1917. En 1918, elle fonde la revue L’Europe nouvelle, pour promouvoir ses idées de réconciliation entre la France et l’Allemagne.

En 1934, elle s’engage dans le combat pour le vote des femmes et fonde le mouvement La femme nouvelle. En 1935, elle présente symboliquement sa candidature aux élections municipales et aux législatives de 1936.

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Journaliste et résistante

Journaliste et auteure d’ouvrages politiques et de romans, elle n’apparaît pourtant dans les archives de la CCIJP qu’à partir de 1947. Elle a 54 ans quand elle demande sa première carte de presse, numérotée 10593. Elle se doit de répondre au questionnaire de la commission d’épuration dont avait été chargée la CCIJP. A la question : « Avez-vous joué un rôle dans la Résistance », elle répond : « Oui, j’étais rédacteur en chef du journal clandestin La nouvelle République, journal du réseau Patriam Recuperare ». Dans cette période, elle s’occupera également du Comité des réfugiés et organisera une cantine pour les femmes dans les dépendances du Moulin de la Galette, à Montmartre à Paris.

Entre 1947 et 1965, sa carte lui est attribuée pour les reportages et enquêtes effectués essentiellement à l’étranger (Amérique, Afrique, Asie) pour des journaux tels que L’Aurore, Le Parisien libéré, France Illustrations, ou encore Paris Match.

Elle réalise également de nombreux films documentaires au Liban, en Syrie, au Cachemire, au Japon, au Kenya. Tout au long de sa vie, parallèlement à son activité de journaliste, elle écrira et donnera des conférences, pour l’Alliance française par exemple.

En 1965, à 72 ans, elle sollicite une dernière fois sa carte de presse mais ses revenus d’auteure et de conférencière sont devenus supérieurs à ceux issus du journalisme, et la commission lui propose de solliciter une carte de presse honoraire.

Doyenne du premier parlement européen

A la toute fin de sa vie, Louise Weiss sera la première femme à figurer sur la liste du RPR pour les premières élections européennes au suffrage universel, en 1979, alors qu’elle a 86 ans. Ce qui fit dire à Jacques Chirac : « Vous serez notre first lady ! »

Le prix de la Fondation Louise-Weiss a été décerné jusqu’en 2000 à des personnalités actives dans la défense de l’Europe. Aujourd’hui, le prix Louise-Weiss récompense les travaux de journalistes sur le thème de l’Europe.

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